Mots clés : Bionum, Brèves, M2_EMTE
Etiquettes: Chiroptères, Continuités écologiques, Pollution lumineuse, Trame bleue, Trame noire, Trame verte
Vertes, bleues … Une invitation à “rider” les pistes de nos montagnes ? NON ! L’heure est à la prise de conscience générale des enjeux liés à l’érosion de la biodiversité et à la fragmentation des habitats, pardi !

Foin de pistes de ski, depuis le Grenelle de l’environnement en 2007 la France s’est dotée d’une politique de Trames Verte et Bleue (1). La diversité des connexions et des réseaux mis en place par cette politique est supposée permettre une facilitation des échanges génétiques (2) et de meilleurs déplacements des espèces entre deux réservoirs de diversité via des continuités écologiques (3). La tâche est complexe puisqu’il faut prendre en compte l’immense diversité des exigences écologiques propres à chaque espèce. On parle alors de “sous-trames” auxquelles sont associées des espèces spécifiques (3). Pour ajouter au challenge, il faut aussi prendre en compte une nouvelle trame : la trame noire (décidément, la référence au ski est tenace) qui correspond aux continuités écologiques dont l’obscurité est à préserver ou à restaurer (4). En effet, l’éclairage nocturne urbain perturbe la circulation de la faune nocturne sensible à l’intensité lumineuse dont font partie les chiroptères (4). Si ces politiques de trames peuvent constituer une réponse à l’urgence écologique, certains auteurs s’interrogent sur leur pertinence (1). En effet, n’aurait-il pas été plus judicieux de préserver la nature plutôt que de tenter de la reconstruire ? Ne s’agit-il pas, comme le fait remarquer Dalibor Frioux, de la construction de lieux « géométriques » (1) dont la nature est finalement artificielle ? Ne retrouvons-nous pas une dernière fois un parallèle avec nos stations de ski ?
Clément GROS, Manon LACARRIERE, Arnaud PERRIN, Eva ROCCHIA
1 : Frioux, D. (2018). « Un empilement de trames peut-il remplacer la nature ? ». Études, octobre(10), pp. 65-66. DOI : 10.3917/etu.4253.0065.
2 : Carsignol J. (2012). « Des passages à gibier à la Trame Verte et Bleue : 50 ans d’évolution pour atténuer la fragmentation des milieux naturels en France », Le Naturaliste canadien, 136, 2, pp. 76-82. DOI : 10.7202/1009111ar
3 : Linglart M. et al. (2016). « Méthodologie de mise en place d’une Trame verte urbaine : le cas d’une communauté d’agglomération, Plaine Commune », Cybergéo, Aménagement, Urbanisme, document 785. DOI : 10.4000/cybergeo.27713
4 : Sordello Romain, Jupille Olivier, Deutsch Éloïse et al. (2018), « Trame noire : un sujet qui « monte » dans les territoires », Sciences Eaux & Territoires, 2018/1 (Numéro 25), p. 78-85. DOI : 10.3917/set.025.0078.